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MSK et S.M.A.K. Aller et retour

à l’occasion des 20 ans du S.M.A.K. De Collectie (1) Highlights for a Future

Exposition
16.03 – 06.10.19

Panorama

À l’occasion du 20e anniversaire du S.M.A.K., trois œuvres emblématiques réintègrent provisoirement en 2019 le lieu où tout a commencé il y a près de 45 ans. Leur présentation s’inscrit dans le cadre d’ « Aller & retour », un parcours de longue durée entre le MSK et le S.M.A.K., qui permet de mettre en lumière et d’actualiser le lien historique entre les deux musées.

Parallèlement à cette présentation, le MSK présente un nouvel ensemble de perles cachées de sa riche collection de dessins, avec des favoris du public, comme James Ensor, George Minne, Léon Spilliaert, Gustave Van de Woestyne et Frits Van den Berghe.

Histoire de l’art contemporain
Grâce à un groupe d’amateurs d’art avant-gardistes, un Musée autonome d’Art contemporain prenait ses quartiers en 1975 dans les salles situées à l’étage du Musée des Beaux-Arts de Gand (MSK Gent). Son premier conservateur n’était autre que Jan Hoet (1936-2014). C’est donc ici que, jusqu’en 1999, Jan Hoet a écrit l’histoire de l’art contemporain avec des expositions totalement inédites en Flandre. Depuis sa création, le Musée d’Art contemporain cherchait également à s’installer dans son propre bâtiment. Un souhait qui a été exaucé en 1999, avec l’ouverture du S.M.A.K., le Musée d’Art actuel de la ville de Gand.

Trois œuvres clés de retour au MSK
En 1980, « The Aeromodeller » de Panamarenko (°1940) et « Wirtschaftswerte » de Joseph Beuys (1921-1986) ont fait partie de la rétrospective « L’art en Europe après ‘68 », une exposition d’une actualité et d’une pertinence inouïes à l’époque. En 1986, « Le Décor et son Double » de Daniel Buren (°1938) a été la seule œuvre de la retentissante exposition « Chambres d’amis » à être présente non seulement dans la ville, mais aussi au musée. Jusqu’en automne 2019, ces trois œuvres d’art pourront à nouveau être admirées dans les salles du MSK.

Joseph Beuys, Wirtschaftswerte (1980)
Une des blessures qui a besoin d’être cicatrisée selon Joseph Beuys est de nature historique : c’est la division de l’Allemagne et du monde occidental consécutivement à la Deuxième Guerre mondiale. « Wirtschaftswerte » est à cet égard l’œuvre la plus politique de Beuys.

Elle se compose d’étagères métalliques remplies de denrées alimentaires en provenance de RDA. La sobriété des emballages en papier ou en carton contraste violemment avec les couleurs criardes des mêmes produits tels qu’ils sont présentés dans les supermarchés capitalistes de l’Ouest.

Le contenu et la valeur nutritive des produits en provenance de l’Est communiste sont exactement identiques à ceux des produits du monde occidental capitaliste, et pourtant ils ont l’air beaucoup plus maigres, moins frais et moins nourrissants. La façon dont les aliments sont emballés et présentés a clairement une influence sur la consommation.

Daniel Buren, « Le Décor et son Double », 1986 et 2011
En 1986, la Ville de Gand a servi de décor à une exposition unique en son genre, « Chambres d’amis », où plus de cinquante habitants ont chacun ouvert leur maison à un artiste contemporain. Daniel Buren a choisi, dans le quartier de la Coupure, la chambre d’hôtes de ses amis, les collectionneurs Annick et Anton Herbert. Sur la moitié supérieure des murs de la chambre, il a appliqué son « outil visuel » caractéristique sur du papier rayé blanc et fuchsia en suivant une ligne de séparation diagonale.

Comme cette œuvre a été réalisée dans des appartements privés qui ne pouvaient pas être visités par le public – ce qui était contraire au dessein de l’exposition – une copie de la chambre en question a été installée dans la salle du MSK appelée à l’époque salle des tapisseries, l’actuel Forum. À cette différence près que, si l’« outil visuel » de Buren y était appliqué sur le mur dans la même couleur et selon la même diagonale, il l’était cette fois-ci sur la moitié inférieure et non sur la moitié supérieure des murs, de sorte que les deux versions du « Décor et son Double » étaient le parfait complément l’une de l’autre.

Panamarenko, « The Aeromodeller », 1969-1971
Dans ses premières machines volantes, qui sont actionnées par la force musculaire humaine, Panamarenko exploite le rapport ergonomique entre l’homme et la machine. Ensemble, ils forment un tout organique. Ses sculptures poétiques contrastent violemment avec la technologie moderne grâce à laquelle l’homme voyage aujourd’hui vers les étoiles. C’est comme si l’artiste voulait réinventer l’avion. Pour ce faire, il observe les oiseaux, les insectes et les créatures préhistoriques.

Pour ses sculptures réalisées de manière archaïque, Panamarenko utilise des matériaux ultra-fragiles. Il nous rappelle ainsi que même la technologie la plus sophistiquée est extrêmement vulnérable. Le nom du dirigeable, « The Aeromodeller », a été inventé par son collègue artiste Richard Long (°1945). Il fait référence à la fois à l’artiste et à la revue d’aéromodélisme du même nom, qui a été créée dans les années 1940 et qui paraît encore aujourd’hui.