Si les arts plastiques et la musique se sont souvent influencés au fil des siècles, il est extrêmement rare de rencontrer des artistes qui se soient consacrés pareillement aux deux disciplines. Mikalojus Konstantinas Čiurlionis (1875-1911) fait ici exception à la règle proverbiale. Le peintre-compositeur était doué de synesthésie, un phénomène par lequel plusieurs sens sont associés. L’exposition que le MSK a consacrée à cet artiste était une première dans notre pays et a permis au public de découvrir un artiste fascinant et polyvalent de la Baltique.
Son et image : un art unique
Čiurlionis mêlait dans son œuvre plusieurs observations esthétiques : il entendait les couleurs, voyait les sons. Animés par l’ambition de dissoudre les frontières entre les différentes disciplines artistiques, c’étaient surtout les symbolistes et les premiers abstraits qui étaient fascinés par la synesthésie. Des artistes majeurs tels que Skrjabin et Kandinsky étaient synesthètes.
L’exposition, une première pour notre pays, a permis au public de découvrir un artiste fascinant et polyvalent de la Baltique. Tous les prêts, dont plus d’une centaine de peintures mais aussi des œuvres graphiques et photographiques, ont été mis à disposition par le National M.K. Čiurlionis Art Museum de Kaunas. Le parcours retraçait aussi le volet musical de l’œuvre de Čiurlionis. Une sélection d’œuvres de contemporains belges et d’âmes sœurs comme William Degouve de Nuncques, Fernand Khnopff et Léon Spilliaert, provenant de la collection du MSK, replaçait son art dans un plus large contexte, prouvant sans l’ombre d’un doute que Čiurlionis fut l’un des grands talents de la fin de siècle.
Cette exposition a été créée en collaboration avec le National M. K. Čiurlionis Art Museum de Kaunas, en Lituanie. Elle s’inscrivait dans le cadre du programme culturel de la présidence lituanienne du Conseil européen.