En automne 2026, le Musée des Beaux-Arts de Gand (MSK Gent) met à l’honneur Jenny Montigny (1875-1937). Un peu plus de cent ans après sa première exposition rétrospective en 1922, le MSK réunit une vaste sélection de ses œuvres. Outre des pièces faisant partie de la collection du musée, l’exposition rassemble des œuvres prêtées par de nombreuses collections publiques et privées. La présentation met en lumière non seulement son indépendance, mais aussi la qualité artistique de son travail de peintre, pastelliste, dessinatrice et aquafortiste.
Dans les premières décennies du xxe siècle, la Gantoise Jenny Montigny fait une brillante carrière d’artiste en Belgique comme à l’étranger. Aujourd’hui, elle est surtout connue comme l’une des élèves les plus talentueuses et les plus appréciées d’Émile Claus. C’est en 1892 qu’elle a découvert le tableau Les Patineurs de Claus lors d’une visite au MSK, œuvre qui l’a profondément marquée. Montigny est pourtant parvenue à sortir rapidement de l’ombre du maître pour suivre son propre chemin artistique.
En 1904, Montigny devient membre du cercle artistique « Vie et Lumière » et s’installe à Deurle, près de Laethem-Saint-Martin. C’est là qu’elle développe un corpus d’œuvres extrêmement original et personnel. Ses représentations de la petite école locale et de sa cour de récréation baignée de soleil sont uniques en leur genre.
L’art de Montigny est aussi caractérisé par son approche de la vie à la campagne au bord de la Lys, sa fascination pour les intérieurs et les portraits et sa représentation pleine de sensibilité de thèmes comme la maternité et l’enfance.
Pendant la Première Guerre mondiale, Montigny séjourne à Londres, où elle observe non seulement la vie de la haute société dans les célèbres parcs de la ville, mais où elle s’intéresse aussi au sort des soldats belges blessés qui y sont soignés. Elle témoigne de ces expériences dans une étonnante série de dessins et d’eaux-fortes. En 1922, elle organisa sa première exposition rétrospective au Cercle artistique et littéraire de sa ville natale de Gand. Plus d’un siècle plus tard, le MSK accorde enfin à Montigny l’attention qu’elle mérite amplement.