Pouvez-vous donner quelques exemples d’utilisation de l’IA aujourd’hui ?
Dries (LMLM) : Il y a bien sûr pas mal d’IA pour tout ce qui a trait au texte, comme le célèbre ChatGPT.
Dennis (LMLM) : Le champ d’application de l’IA est en fait gigantesque : cela va de l’imagerie médicale, où l’IA voit parfois des détails qui échappent à l’œil humain, jusqu’à AlphaGo, qui bat les plus grands champions au jeu de GO.
Dries (LMLM) : Et l’IA est bien sûr aussi utilisée pour la génération d’images, c’est la première application à laquelle les gens pensent. Au début, tout cela était un peu bizarre, mais dans l’intervalle l’IA a fait des progrès fulgurants.
Pour le MSK, vous « animez » des tableaux ? Comment dois-je m’imaginer cela ?
Dries (LMLM) : Avec Lean Mean Learning Machine, nous essayons de concevoir différents types d’applications. L’idée d’une « IA conversationnelle », une application pour dialoguer de façon organique, nous est venue il y a un moment déjà. Nous avons ensuite réfléchi à ce à quoi elle pourrait servir. Personnellement, nous avons horreur des audioguides, et nous nous sommes demandé s’il n’y avait pas moyen de consulter ces informations sans devoir écouter un fichier audio de cinq minutes.
Madelein (MSK) : Nous, par contre, nous sommes fans des audioguides (rire) ! Mais nous sommes aussi toujours à la recherche de nouveaux modes de transmission des informations, à la portée de tous, au musée. Nous nous intéressions déjà à l’IA lorsque Dries et Dennis sont venus frapper à notre porte.
Dries (LMLM) : L’IA, et surtout l’image que l’on se fait de l’IA et de son impact sur l’art, est un débat difficile. Je trouve génial que le MSK ait réussi à dépasser cette polémique et se soit rendu compte que l’IA peut jouer un rôle pour soutenir l’art au lieu de le produire. De manière générale, j’observe encore une certaine réticence au sein du circuit des musées. Avec ce projet, nous espérons pouvoir démontrer qu’il y a bel et bien une place pour l’IA dans les musées, qu’elle ne met pas en péril la valeur artistique des œuvres, mais au contraire la renforce et la fait connaître.
Madelein (MSK) : L’IA est dès à présent irrémédiablement présente partout, nous n’allons pas pouvoir l’empêcher de prendre une place dans les musées. Mieux vaut réfléchir dès lors à la place qu’il convient de lui donner dans un musée.