Le Chapeau de paille, ca. 1914

Jean Van den Eeckhoudt était le petit-fils de François et le neveu d'Isidore Verheyden. C'est auprès de cet oncle qu'il a reçu sa formation initiale et s'est familiarisé avec le luminisme belge, l'impressionnisme et le néo-impressionnisme français. En tant qu'ancien membre des "XX", Verheyden a entretenu des contacts étroits avec divers artistes de ce cercle artistique, dont Georges Lemmen et Théo Van Rysselberghe, avec qui Vanden Eeckhoudt est devenu un ami personnel. Pendant une courte période, il a également été apprenti chez Ernest Blanc-Garin, dans l'atelier duquel il a fait la connaissance d'Henri Evenepoel. Il n'est donc pas surprenant que les œuvres de Vanden Eeckhoudt aient été initialement caractérisées par un style de peinture impressionniste et une palette de couleurs réalistes. À partir de 1904, il passe les hivers à Menton, où il est impressionné par la lumière et les couleurs de la région méditerranéenne. Afin de reproduire cette richesse de lumière et de couleur, il adopte un style de peinture proche du postimpressionnisme, c'est-à-dire une palette de couleurs plus vive et plus gaie et un coup de pinceau plus divisionniste. Dans le Sud, Vanden Eeckhoudt entretient des contacts avec Simon Bussy, entre autres, qui était un condisciple de Henri Manguin et Charles Milcendeau et un ami proche d'Henri Matisse. C'est probablement en partie grâce à ces rencontres que Vanden Eeckhoudt évolue vers un style de peinture fauve. Après 1910, il utilisera de moins en moins le coup de pinceau divisé et davantage la couleur elle-même pour représenter l'éclat de la lumière. Dans "Le Chapeau de paille", ce sont également les couleurs qui animent le tableau et rendent compte de l'éclat de la lumière. Les formes colorées sont également plus synthétisées et disposées dans une composition souple, conférant à l'ensemble un caractère très décoratif. Dans la phase suivante, les formes ont été encore simplifiées et la composition affinée. Les grandes surfaces étaient réparties uniformément sur la toile et colorées avec des tons plus sobres. Au cours des vingt dernières années de sa vie, Vanden Eeckhoudt a essayé d'unir les caractéristiques des trois périodes précédentes afin d'arriver à un style plus mature. Le dessin était moins synthétisé et prenait un caractère plus lyrique. Les couleurs deviennent moins vives que dans sa période fauviste et sont étudiées davantage en fonction de leurs différentes tonalités, ce qui entraîne une plus grande sensibilité à l'espace et à l'atmosphère dans les œuvres.