Pin parasol au bord de la mer, 1915

En 1898, Théo Van Rysselberghe s'installe définitivement en France. En 1903, il achève sa dernière œuvre principale, La Conférence (Musée des Beaux-Arts de Gand, inv. 1906-R). De 1910 à sa mort, il vit reclus à Saint-Clair. Sur le plan stylistique, il évolue vers un travail réaliste, plus conventionnel, où la technique du néo-impressionnisme passe au second plan. Les pins au bord de la mer au coucher du soleil s'inscrivent dans une série que Van Rysselberghe a peinte sur les rives de la Méditerranée. Dans ces toiles, il incorpore souvent des baigneurs, mais ici le paysage est central. Bien que dans ses tableaux ultérieurs, il tende de plus en plus vers le réalisme en termes de couleur et de technique, une technique particulièrement libre est ravivée dans Pin parasol au bord de la mer, dans lequel il a échangé le pointillé contre un coup de pinceau fauve. L'harmonie de ses œuvres néo-impressionnistes contraste ici avec la coloration audacieuse dans laquelle le ciel flamboyant est composé de rouges et d'oranges. La lueur du soir adoucit la colline en un violet velouté. La section riveraine est particulièrement évocatrice : la mer calme, dans des dégradés de bleu, donne de la force aux affleurements rocheux rouge brunâtre. Le pin lui-même prend forme dans de courts balayages, dans lesquels les verts saturés du feuillage et les gris et bruns du tronc sont utilisés de manière constructive. Van Rysselberghe a envoyé le tableau à une tombola organisée à Rouen en 1916 au profit des soldats belges au front.