Le Réveil de la ferme, 1907

Le peintre Heymans a vécu plusieurs vies artistiques. Inspiré par la tradition du paysage réaliste, il se retire à la campagne en Campine. Au cours des années 1880, il subit lui aussi l'influence de l'impressionnisme, et flirte même brièvement avec le néo-impressionnisme. Du côté officiel, Heymans était un peintre très apprécié et un invité bienvenu dans les salons officiels. Il a également exposé aux XX, mais une seule fois, lors de l'exposition inaugurale du cercle en 1884. Avec Claus, il était considéré de son vivant comme l'un des protagonistes du luminisme belge. Malgré sa vie retirée en Campine, il a exercé une influence considérable sur les jeunes artistes, dont Henry van de Velde. Le tableau Le Réveil de la ferme est une reprise d'un thème qu'il avait abordé des décennies plus tôt, dans ses années réalistes. Dans la version de 1907, qui diffère de l'ancienne sur le plan de la composition, les tons pastel prédominent, les violets doux suggérant le début du jour. La cour idyllique, le fermier assis et les quelques poulets qui gambadent offrent une image particulièrement fine de la vie rurale dans le nord-est de la Flandre. Heymans était avant tout un observateur, qui orchestrait ses compositions lumineuses sur la base de l'observation. Dans Le Réveil de la ferme, la beauté idyllique du cour a reçu une aura raffinée. À l'occasion de l'exposition rétrospective à la galerie Georges Giroux, le critique d'art Karel van de Woestijne souligne non seulement la précision de la main de l'artiste, mais aussi le sens élargi et spiritualisé de la nature chez Heymans (Nieuwe Rotterdamsche Courant, 19 février 1922). Heymans a exposé le tableau monumental à La Libre Esthétique en 1908 (n°106) et au Salon de Bruxelles en 1910 (n°199).