Les Environs de Sienne, 1911

L'influence de ses voyages en Italie sur l'œuvre de Georges Dufrénoy ne peut être surestimée. Non seulement sa connaissance des œuvres des maîtres de la Renaissance tels que le Titien et le Tintoret a été cruciale pour le développement de sa manière de peindre, mais la beauté des paysages et la lumière des paysages toscans l'ont également énormément fasciné. En alternant des couches de peinture transparentes et opaques - ce qu'il voyait chez Tintoret, entre autres - Dufrénoy réussit, malgré un coup de pinceau rapide et large qui conduit son œuvre aux limites de l'abstraction, à toujours créer une représentation atmosphérique saisissante du paysage. Les paysages urbains des villes toscanes occupent une place importante dans son œuvre. La campagne siennoise est une œuvre représentative de Dufrénoy dans la collection du Musée des Beaux-Arts. Outre les caractéristiques stylistiques, l'immobilité et la solitude que dégage l'œuvre sont typiques de l'ensemble de l'œuvre de Dufrénoy. Les Environs de Sienne ont été achetés par la ville de Gand lors du Salon de Gand en 1922. Dufrénoy n'est probablement pas l'artiste le plus inventif ou le plus important du fauvisme. Pourtant, on ne peut nier qu'il a réussi, en tant que peintre de la solitude, à créer une œuvre personnelle et originale qui peut être considérée comme une synthèse des principaux mouvements de l'avant-garde du début du XXe siècle. [...] Dufrénoy est un synthétiste, [...], qui sent par larges impressions et peint par grandes touches, sacrifiant presque toujours le détail inutile à l'ensemble, guidé par la lumineuse loi d'amour, capable d'éclairer les vrais artistes décidés à asservir la matière à leurs fins, et à lui imposer leur volonté pour en extraire le maximum de beauté. (Deroudille, 1984, p. 22)