Apollon et les Muses, 1898

En 1898, Constant Montald achève le projet de décor du fronton du Théâtre néerlandais de Gand. Celui-ci représente un Apollon Musagète vainqueur sur un char qui, entouré des neufs Muses et de génies, se rend dans son sanctuaire du Mont Parnasse. La composition servit de base à la mosaïque ornant le tympan de ce bâtiment. La traduction de ce projet peint en une surface fragmentée se caractérise par des couleurs claires qui demeurent lumineuses malgré la pollution urbaine. Cette allégorie des arts libéraux est d’inspiration italienne et témoigne du séjour d’étude effectué dans ce pays. Elle se situe dans l’esprit du symbolisme, qui, conjointement aux diverses variantes de l’impressionnisme, domine alors la scène picturale belge. Montald est un des principaux représentants de cet art symboliste qui prône la transposition imagée et sensible du monde des idées. La scène représentée est encore proche du langage allégorique alors en vigueur pour la décoration de bâtiments officiels, empruntant ses thèmes à la mythologie antique bien plus qu’à l’univers poétique des symbolistes.